Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 10 septembre 2002
Développement économique

Le conseil général de la Vienne reprend le Futuroscope mais le groupe Amaury essuiera toutes les pertes enregistrées depuis son acquisition

Le conseil général de la Vienne, présidé par René Monory (UDF), a accepté lundi un protocole d'accord aux termes duquel il reprend le parc du Futuroscope au groupe Amaury auquel il avait vendu l'exploitation il y a deux ans. Aux termes du protocole, la société d'économie mixte locale (SEML) qui va être créée, dans laquelle le département sera majoritaire, va reprendre à compter du 1er novembre l'actif immobilisé valorisé à 18,5 millions d'euros mais seuls 2,5 millions d'euros seront versés d'ici la fin décembre. Le solde ne sera payé qu'à compter du 31 août 2005 et par tiers sur trois ans. Les négociations durant l'été ont été très difficiles et le dépôt de bilan a été évité de justesse, ont révélé les débats. Un éventuel plan social n'a pas été évoqué. Les syndicats redoutent de nombreux licenciements sur un effectif total de 643 contrats à durée indéterminée. Le groupe Amaury devra essuyer toutes les pertes enregistrées depuis novembre 2000, quand il a acquis l'exploitation, soit 26,6 millions d'euros. Interrogé par les journalistes, M. Monory, 79 ans, le "père" du Futuroscope, n'a pas été tendre avec le groupe Amaury, propriétaire notamment des journaux Le Parisien et l'Equipe et de la société du Tour de France. "Je pensais que le privé serait meilleur", a-t-il dit, ne cachant pas son amertume sur cette privatisation ratée. "Ils ne savaient pas faire, ils ont plein de bonne volonté et de l'argent mais ils auraient dû mettre moins d'argent et plus d'idées", a poursuivi M. Monory qui a précisé avoir "plein d'idées" pour faire repartir le parc. Un certain flou règne sur les effectifs qui seront supprimés. C'est une des raisons pour lesquelles l'opposition socialiste et communiste a voté contre l'acceptation du protocole. Les syndicats redoutent jusqu'à 390 suppressions d'emplois. Devant les journalistes, M. Monory s'est voulu rassurant. "Il y aura bien sûr quelques licenciements (...) mais il n'y a pas le feu à la maison. Ceux qui partiront, on va s'occuper d'eux", a-t-il dit. Le conseil général de la Vienne se réunira à nouveau le 23 septembre pour approuver la composition de la SEML qui doit comprendre aussi le conseil régional de Poitou-Charentes, la Caisse des dépôts et consignations et le groupe Amaury comme actionnaire privé minoritaire. Des élus de droite du conseil général, réfutant certaines critiques socialistes, ont demandé à la mairie et à l'agglomération de Poitiers, tenues par la gauche, d'entrer dans la SEM. Le contenu du parc sera évoqué dans une troisième phase. Selon un rapport de la Chambre de commerce de Poitiers, rédigé par M. Dominique Hummel, un proche du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, une récente enquête de clientèle a montré un taux de satisfaction élevé avec quelques progrès à faire pour occuper les petits enfants et organiser des spectacles vivants à l'extérieur des salles de projection. Le directeur du parc Philippe Laflandre, embauché par Amaury et ancien de Disney, qui a rebaptisé le parc en "Planète Futuroscope", a indiqué que le mois d'août avait été meilleur que prévu avec 250 000 visiteurs, contre 200 000 envisagés il y a trois mois. Le Futuroscope, "parc de l'image", ne devrait cependant accueillir que 1,7 million de visiteurs cette année, contre 2 millions en 2001 ; il reste néanmoins le deuxième parc d'attractions en France, derrière Disneyland Paris et juste devant le parc Astérix. Depuis son ouverture en 1987, il a accueilli plus de 25 millions de visiteurs. c=http://www.dat

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